LES MÉDIAS ET LA PROBLÉMATIQUE DE L’IMAGE DEPUIS LES PROCÉDÉS DE REPRODUCTION

Tous droits d’auteure © 1997 Lynn Millette

RÉSUMÉ

INTRODUCTION

CHAPITRE I: SUR NATUREL

CHAPITRE II : DE LA MAGIE À LA SCIENCE

CHAPITRE III : LES TRANSFORMATIONS IMAGIÈRES

CONCLUSION

NOTES ET RÉFÉRENCES

sur naturel

Sur/Naturel, 1997, détail,
Huile sur papier Arches, 0,09 X 0,09 mètres

Conclusion

L’art est inspiré par la nature et imite la nature. L’art devient un miroir philosophique de notre existence et des changements qui se manifestent. Sur/Naturel suggère le cheminement aléatoire de l’être humain et de sa technologie dans la nature. L’apparence du travail représente notre existence ici par les traces que nous laissons. Les saisons, le climat, les animaux sont en équilibre avec l’être humain. L’état de l’existence actuelle des choses qui m’entourent.

Le questionnement scientifique est un geste de survie. Le but du raisonnement esthétique est de vouloir exprimer notre compréhension de l’environnement global par nos sens.

Tout cela que nous avions fabriqué afin de nous abriter, nous vêtir et nous alimenter est une accumulation symbolique de notre existence ici. L’influence de l’environnement se manifeste sous bien des formes. Un escalier ressemble au gradins d’une falaise, la fumée qui s’échappe d’une cheminée d’usine fait appel aux nuages de cendre d’un volcan. La construction de barrages, de ponts et de tunnels sont des interventions qui se manifestent naturellement dans le paysage sous forme de chutes, de lianes suspendues et de grottes souterraines.

Parmi mes toiles se trouvent quelques images de chutes d’eau. Un des deux grands tableaux est celui d’un volcan ou d’un rocher d’où surgit, en son milieu, une petite chute d’eau filiforme. Pour moi, ce volcan représente la maîtrise de phénomènes presque incontrôlables. L’écoulement peut représenter ce qu’on laisse paraître au monde. L’autre tableau est une petite image d’un barrage d’aspect beaucoup plus puissant. J’ai attribué une allure imposante à certains tableaux de petites dimensions pour faire appel au discours des apparences qui sont parfois trompeuses. Les choses ne sont pas toujours comme elles semblent. Le croisement de dimensions et d’apparences selon les images adresse également la question de pouvoir et de contrôle.

Je me rappelle un barrage où j’allais jouer dans mon enfance. En observant l’eau descendre, il me semblait que cette eau lisse, de couleur caramel, n’était pas la même, en pleine descente, que celle qui roulait au pied de la chute. Cette eau luisante me donnait l’impression de s’en aller au fond de la terre pour revenir par derrière et se retrouver à nouveau en pleine chute. Cette eau ne s’arrêtait jamais, elle était trop parfaite pour aller s’échouer sur les rochers en bas.

Il y a des journées d’hiver où le ciel est blanc et tout se perd. Il n’y a pas d’horizon. On a les pieds dans la neige, on regarde au loin et, s’il y a une petite neige qui tombe on a l’impression que la neige ne s’arrête pas au sol mais qu’elle continue dans la terre. Cette saison me rappelle ces jouets remplis d’eau que l’on agite pour faire circuler les petits flocons à l’intérieur.

La nature est la réalité. On ne peut penser à la nature sans penser à la réalité. Elle est notre arrière-plan. Son existence est la nôtre. Elle est la brise chaude en été et l’ouragan. Elle est aussi les désastres et les nuits étoilées, la cause de la maladie et de la science qui sait la guérir. Puisque la nature est tout, pourquoi n’en faisons-nous pas entièrement partie?

Ce qu’un artiste sait est reflété dans son oeuvre. Je suis peintre à une époque où les images sont en surabondance. Je suis consciente de cette réalité et, en même temps, je laisse ce fait me traverser, moi, en tant qu’artiste.

Il y a une façon de faire un paysage qui donne l’impression d’être assis au sommet d’une île: on regarde tout autour et aucune terre n’est en vue, on ne voit que la courbe de l’horizon. C’est la seule chose qui nous indique que nous sommes sur une planète et c’est la seule chose qui compte pour un temps. C’est la figuration du silence, un peu comme lorsqu’on quitte un endroit achalandé pour retrouver la tranquillité. On ferme la porte derrière soi, et c’est le silence.

 

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